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comme tu feras plier ma taille sur ton bras, comme tu trembleras dans l’étreinte de mes genoux, comme tu défailleras sur mon corps mouvant. Et comme ma bouche sera bonne ! Ah ! mes baisers !… »


Démétrios jeta sur elle un regard perdu.

Elle reprit avec tendresse :

« Comment tu ne veux pas me donner un pauvre vieux miroir d’argent quand tu auras toute ma chevelure comme une forêt d’or dans tes mains ? »

Démétrios voulut la toucher… Elle recula et dit :

« Demain !

— Tu l’auras, murmura-t-il.

— Et tu ne veux pas prendre pour moi un petit peigne d’ivoire qui me plaît, quand tu auras mes deux bras, comme deux branches d’ivoire autour de ton cou ? »

Il essaya de les caresser… Elle les retira en arrière, et répéta :

« Demain !

— Je l’apporterai, dit-il très bas.

— Ah ! je le savais bien ! cria la courtisane, et tu me donneras encore le collier de perles