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tu me le donnes… J’ai aussi de petits griefs contre celle qui le possède. J’avais offert le mois dernier un voile bleu à l’Aphrodite ; je l’ai vu le lendemain sur la tête de cette femme. C’était un peu rapide et je lui en ai voulu. Son peigne me vengera de mon voile.

— Et comment l’aurai-je ? demanda Démétrios.

— Ah ! ce sera un peu plus difficile. C’est une Égyptienne, tu sais, et elle ne fait ses deux cents nattes qu’une fois par an, comme les autres femmes de sa race. Mais moi, je veux mon peigne demain, et tu la tueras pour l’avoir. Tu as juré un serment. »

Elle fit une petite mine à Démétrios qui regardait la terre. Puis elle acheva ainsi, très vite :

« J’ai choisi aussi mon collier. Je veux le collier de perles à sept rangs qui est au cou de l’Aphrodite. »

Démétrios bondit.

« Ah ! cette fois, c’est trop ! tu ne te riras pas de moi jusqu’à la fin ! Rien, entends-tu, rien ! ni le miroir, ni le peigne, ni le collier, tu n’auras… »

Mais elle lui ferma la bouche avec la main et reprit sa voix câline :