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homme. Et tu l’as deviné. Tu me vois tout surpris de la ville et des gens.

— Tu es de Boubaste ?

— Non. De Cabasa. Je suis venu ici pour vendre des graines et je m’en retournerai demain, plus riche de cinquante-deux mines. Grâces soient rendues aux dieux ! l’année a été bonne. »

Tryphèra se sentit soudain pleine d’intérêt pour ce marchand.

« Mon enfant, reprit-il avec timidité, tu peux me donner une grande joie. Je ne voudrais pas retourner demain à Cabasa sans dire à ma femme et à mes trois filles que j’ai vu des hommes célèbres. Tu dois connaître des hommes célèbres ?

— Quelques-uns, dit-elle en riant.

— Bien. Nomme-les moi s’ils passent par ici. Je suis sûr que j’ai rencontré depuis deux jours dans les rues les philosophes les plus illustres et les fonctionnaires les plus influents. C’est mon désespoir de ne pas les connaître.

— Tu seras satisfait. Voici Naucratès.

— Qui est-ce, Naucratès ?

— C’est un philosophe.

— Et qu’enseigne-t-il ?