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Ils arrivèrent à la porte de la nécropole ruinée.

« Où la mettrons-nous ? Dit Myrto.

— Près du dieu.

— Où est la statue ? Je ne suis jamais entrée ici. J’avais peur des tombes et des stèles. Je ne connais pas l’Hermanubis.

— Il doit être au centre du petit jardin. Cherchons-le. J’y suis venu autrefois quand j’étais enfant, en poursuivant une gazelle perdue. Prenons par l’allée des sycomores blancs. Nous ne pouvons manquer de le découvrir. »

Ils y parvinrent en effet.


Le petit jour mêlait à la lune ses violettes légères sur les marbres. Une vague et lointaine harmonie flottait dans les branches des cyprès. Le bruissement régulier des palmes, si semblable aux gouttes de la pluie tombante, versait une illusion de fraîcheur.

Timon ouvrit avec effort une pierre rose enfoncée dans la terre. La sépulture était creusée sous les mains du dieu funéraire, qui faisaient le geste de l’embaumeur. Elle avait dû contenir un cadavre, jadis, mais on ne