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de Démétrios tout l’intérêt de la vie quotidienne ; mais le matin de la mort de Chrysis l’aspect des choses sembla changé. Moins calme qu’il ne voulait l’être, Démétrios n’arrivait pas à fixer sa pensée occupée ailleurs. Une sorte de voile insoulevable s’interposait entre le marbre et lui. Il jeta son maillet et se mit à marcher le long des piédestaux poudreux.


Soudain, il traversa la cour, appela un esclave et lui dit :

« Prépare la piscine et les aromates. Tu me parfumeras après m’avoir baigné, tu me donneras mes vêtements blancs et tu allumeras les cassolettes rondes. »

Quand il eut achevé sa toilette, il fit venir deux autres esclaves :

« Allez, dit-il, à la prison de la Reine ; remettez au geôlier cette motte de terre glaise et faites-la-lui porter dans la chambre où est morte la courtisane Chrysis. Si le corps n’est pas jeté déjà dans la basse-fosse, vous direz qu’on s’abstienne de rien exécuter avant que j’en aie donné l’ordre. Courez en avant. Allez. »

Il mit un ébauchoir dans le pli de sa cein-