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vaux à longue queue avec des houppes bigarrées. Ils avaient abordé l’enfant au bord d’une citerne ronde…


Et avant cela, le lac bleuâtre, le ciel transparent, l’air léger du pays de Gâlil.

La maison était environnée de lins roses et de tamaris. Des câpriers épineux piquaient les doigts qui allaient saisir les phalènes… On croyait voir la couleur du vent dans les ondulations des fines graminées…

Les petites filles se baignaient dans un ruisseau limpide où l’on trouvait des coquillages rouges sous des touffes de lauriers en fleurs ; et il y avait des fleurs sur l’eau et des fleurs dans toute la prairie et de grands lys sur les montagnes, et la ligne des montagnes était celle d’un jeune sein…


Chrysis ferma les yeux avec un faible sourire qui s’éteignit tout à coup. L’idée de la mort venait de la saisir. Et elle sentit qu’elle ne pourrait plus, jusqu’à la fin, cesser de penser.

« Ah ! se dit-elle, qu’ai-je fait ? Pourquoi ai-je rencontré cet homme ? Pourquoi m’a-