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referma de l’intérieur en abaissant les barres sonores.


Quelques instants s’écoulèrent.

La foule grondait perpétuellement. La houle vivante ajoutait sa rumeur aux bouleversements réguliers des eaux.

Tout à coup, un cri s’éleva, répété par cent mille poitrines :

« Aphrodite ! !

— Aphrodite ! ! ! »


Un tonnerre de cris éclata. La joie, l’enthousiasme de tout un peuple chantait dans un indescriptible tumulte d’allégresse au pied des murailles du Phare.

La cohue qui couvrait la jetée afflua violemment dans l’île, envahit les rochers, monta sur les maisons, sur les mâts de signaux, sur les tours fortifiées. L’île était pleine, plus que pleine, et la foule arrivait toujours plus compacte, dans une poussée de fleuve débordé, qui rejetait à la mer de longues rangées humaines, du haut de la falaise abrupte.

On ne voyait pas la fin de cette inondation d’hommes. Depuis le palais des Ptolémées