Page:Louÿs - Aphrodite. Mœurs antiques, 1896.djvu/289

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Démétrios ! qu’est-ce que j’entends ?… D’où t’est venu ce ton-là ? Est-ce bien toi qui parles ? Explique-moi ! Je t’en conjure ! Qu’est-il arrivé entre nous ? C’est à se briser la tête contre les murailles…

— Faut-il te répéter cent fois les mêmes choses ! Oui, j’ai pris le miroir ; oui, j’ai tué la prêtresse Touni pour avoir le peigne antique ; oui, j’ai enlevé du col de la déesse le grand collier de perles à sept rangs. Je devais te remettre les trois cadeaux en échange d’un seul sacrifice de ta part. C’était l’estimer, n’est-il pas vrai ? Or, j’ai cessé de lui attribuer cette valeur considérable et je ne te demande plus rien. Agis de même à ton tour et quittons-nous. J’admire que tu ne comprennes point une situation dont la simplicité est si éclatante.

— Mais garde-les, tes cadeaux ! Est-ce que j’y pense ! Est-ce que je te les demande, tes cadeaux ? Qu’est-ce que tu veux que j’en fasse ? C’est toi que je veux, toi seul…

— Oui, je le sais. Mais encore une fois, je ne veux plus, de mon côté ; et comme, pour qu’il y ait rendez-vous, il est indispensable d’obtenir à la fois le consentement des deux