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Sur la poignée du verrou.
Ah ! Qu’il me baise des baisers de sa bouche ! »


Elle renverse la tête en fermant à demi les paupières.


« Soutenez-moi, guérissez-moi.
Car je suis malade d’amour.
Que sa main gauche soit sous ma nuque
Et que sa droite m’étreigne.
— Tu m’as pris, ma sœur, avec un de tes yeux,
Avec une des chaînettes de ton cou.
Que ton amour est bon.
Que tes caresses sont bonnes !
Meilleures que le vin.
Ton odeur me plaît mieux que tous les aromates,
Tes lèvres sont toutes mouillées :
Il y a du miel et du lait sous ta langue,
L’odeur de tes vêtements est celle du Liban.

Tu es, ô ma sœur, un jardin secret,
Une source close, une fontaine scellée.
Lève-toi, vent du nord !
Accours, vent du sud !
Soufflez sur mon jardin
Pour que ses parfums s’écoulent. »


Elle arrondit les bras, et tend la bouche.


« — Que mon amant entre dans son jardin
Et mange de ses fruits excellents.
— Oui, j’entre en mon jardin,