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I

LE SONGE DE DÉMÉTRIOS


Or, avec le miroir, le peigne et le collier, Démétrios étant rentré chez lui, un rêve le visita pendant son sommeil, et tel fût son rêve :


Il va vers la jetée, mêlé à la foule, par une étrange nuit sans lune, sans étoiles, sans nuages, et qui brille d’elle-même.

Sans qu’il sache pourquoi, ni qui l’attire, il est pressé d’arriver, d’être le plus tôt qu’il pourra, mais il marche avec effort, et l’air oppose à ses jambes d’inexplicables résistances, comme une eau profonde entrave chaque pas.

Il tremble, il croit qu’il n’arrivera jamais, qu’il ne saura jamais vers qui, dans cette claire