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Elle étira les bras, serra les épaules, tendit son buste en avant. Une sensation de langueur et de joie grandissante gonflait sa poitrine durcie. Elle se remit en marche pour rentrer...


En ouvrant la porte de sa chambre, elle eut un mouvement de surprise à voir que rien, depuis la veille, n’avait changé sous son toit. Les menus objets de sa toilette, de sa table, de ses étagères lui parurent insuffisants pour entourer sa nouvelle vie. Elle en cassa quelques-uns qui lui rappelaient trop directement d’anciens amants inutiles et qu’elle prit en haine subite. Si elle épargna les autres, ce ne fut pas qu’elle y tînt davantage, mais elle appréhendait de dégarnir sa chambre au cas où Démétrios eût formé le projet d’y passer la nuit.

Elle se déshabilla lentement. Les vestiges de l’orgie tombaient de sa tunique, miettes de gâteaux, cheveux, feuilles de roses.

Elle assouplit avec la main sa taille desserrée de la ceinture et plongea les doigts dans ses cheveux pour en alléger l’épaisseur. Mais avant de se mettre au lit, il lui prit une envie de se reposer un instant sur les tapis de la