Page:Louÿs - Aphrodite. Mœurs antiques, 1896.djvu/225

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Comme l’attention des convives était tout entière attirée par le jeu dangereux de l’enfant, Timon regarda Chrysis, et peu à peu, sans être vu, il s’allongea derrière elle jusqu’à la toucher des pieds et de la bouche.

« Non, disait Chrysis à voix basse, non, mon ami. »

Mais il avait glissé son bras autour d’elle par la fente large de sa robe et il caressait avec soin la belle peau brûlante et fine de la courtisane couchée.

« Attends, suppliait-elle. Ils nous découvriront. Bacchis se fâchera. »

Un regard suffit au jeune homme pour le convaincre qu’on ne l’observait pas. Il s’enhardit jusqu’à une caresse après laquelle les femmes résistent rarement quand elles ont permis qu’on aille jusque-là. Puis, pour éteindre par un argument décisif les derniers scrupules de la pudeur mourante, il mit sa bourse dans la main qui se trouvait, par hasard, ouverte.

Chrysis ne se défendit plus.

Cependant, la jeune acrobate continuait ses tours subtils et périlleux. Elle marchait sur les mains, la jupe retournée, les pieds pen-