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Elle sourit en secouant la tête, et dit :

« Je ne demande rien. »

Puis elle passa le long de la procession, vola une rose dans une corbeille et la mit à sa bouche en sortant.

Une à une, toutes les femmes suivirent. La porte se referma sur le temple vide.

Démétrios restait seul, caché dans le piédestal de bronze.

De toute cette scène il n’avait perdu ni un geste ni une parole, et quand tout fut terminé, il resta longtemps sans bouger, à nouveau tourmenté, passionné, irrésolu.

Il s’était bien cru guéri de sa démence de la veille, et il n’avait pas pensé que rien, désormais, pût le jeter une seconde fois dans l’ombre ardente de cette inconnue.

Mais il avait compté sans elle.

Femmes ! ô femmes ! si vous voulez être aimées, montrez-vous, revenez, soyez là ! L’émotion qu’il avait sentie à l’entrée de la courtisane était si totale et si lourde qu’il ne fallait plus songer à la combattre par un coup de volonté. Démétrios était lié comme un es-