Page:Louÿs - Aphrodite. Mœurs antiques, 1896.djvu/140

Cette page a été validée par deux contributeurs.

elle, j’ai tout de suite envie de quelqu’un. » Et elle prit Démétrios par le cou.

« Tu ne sais rien, reprit-il, rien sur elle ?

— Je sais… je sais qu’elle vient de Galilée, qu’elle a presque vingt ans et qu’elle demeure dans le quartier des Juives, à l’est de la ville, près des jardins. Mais c’est tout.

— Et sur sa vie, sur ses goûts ? tu ne peux rien me dire ? Elle aime les femmes puisqu’elle vient chez toi. Mais est-elle tout à fait lesbienne ?

— Certainement non. La première nuit qu’elle a passée ici elle avait amené un amant, et je te jure qu’elle ne simulait rien. Quand une femme est sincère, je le vois à ses yeux. Cela n’empêche pas qu’elle soit revenue une fois toute seule… Et elle m’a promis une troisième nuit.

— Tu ne lui connais pas d’autre amie dans les jardins ? Personne ?

— Si, une femme de son pays, Chimairis, une pauvre.

— Où demeure-t-elle ? Il faut que je la voie.

— Elle couche dans le bois, depuis un an. Elle a vendu sa maison. Mais je sais où est son trou. Je peux t’y mener, si tu le dé-