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Démétrios leva la tête : les quatre panneaux de la pièce étaient couverts d’inscriptions.

« Tiens, c’est assez curieux, dit-il. On peut lire ?

— Oh ! si tu veux. Je n’ai pas de secrets. »

Il lut. Le nom de Melitta se trouvait là plusieurs fois répété avec des noms d’hommes et des dessins barbares. Des phrases tendres, obscènes ou comiques, s’enchevêtraient bizarrement. Des amants se vantaient de leur vigueur, ou détaillaient les charmes de la petite courtisane, ou encore se moquaient de ses bonnes camarades. Tout cela n’était guère intéressant que comme témoignage écrit d’une abjection générale. Mais, vers la fin du panneau de droite, Démétrios eut un sursaut.

« Qui est-ce ? Qui est-ce ? Dis-moi !

— Mais qui ? quoi ? où cela ? dit l’enfant. Qu’est-ce que tu as ?

— Ici. Ce nom-là. Qui a écrit cela ? »

Et son doigt s’arrêta sous cette double ligne :

ΜΕΛΙΤΤΑ .Λ. ΧΡΥΣΙΔΑ
ΧΡΥΣΙΣ .Λ. ΜΕΛΙΤΤΑΝ

« Ah ! répondit-elle, ça, c’est moi. C’est moi qui l’ai écrit.