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amenée à sa nouvelle demeure, assise sur un char fleuri entre son « mari » et la paranymphe, environnée de torches et de joueuses de flûtes. Et désormais elles ont tous les droits des époux ; elles peuvent adopter des petites filles et les mêler à leur vie intime. Elles sont respectées. Elles ont une famille. Voilà le rêve de Rhodis. Mais ici ce n’est pas la coutume…

— On changera la loi, dit Chrysis ; mais vous vous épouserez, j’en fais mon affaire.

— Oh ! est-ce vrai ! s’écria la petite, rouge de joie.

— Oui ; et je ne demande pas qui de vous deux sera le mari. Je sais que Myrto a tout ce qu’il faut pour en donner l’illusion. Tu es heureuse, Rhodis, d’avoir une telle amie. Quoi qu’on en dise, elles sont rares. »


Elles étaient arrivées à la porte, où Djala, assise sur le seuil, tissait une serviette de lin. L’esclave se leva pour les laisser passer, et entra sur leurs pas.

En un instant les deux joueuses de flûte eurent quitté leurs simples vêtements. Elles se firent l’une à l’autre des ablutions minutieuses dans une vasque de marbre vert qui se déver-