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Et T…

(Pas aimable aujourd’hui, T…)


Dimanche, 31 juillet. Dizy, 10 h. du soir.

Je viens de faire avec T…, une promenade au fond du jardin, de huit heures et demie à neuf heures.

Et nous avons causé, causé, causé ! Je ne sais plus trop ce qu’elle m’a dit maintenant, mais je l’écoutais parler, c’était tout ce qu’il me fallait.

Elle était très drôle, ce soir, et tapait sur tout le monde, avec un entrain, une méchanceté ! Et sur la petite Claire, et sur ce fat d’H…, et sur la grosse Mme Adrien.

« Tu sais, Pierre, j’étais furieuse ce matin, d’une humeur à tout casser. Figure-toi que Mme Adrien m’a vue causer avec H…, sur le pas de sa porte. Je me suis dit : « Voilà. Elle va aller raconter partout que je suis au mieux avec lui, que je le recherche, et patati, et patata. » Ça n’a pas manqué : deux minutes après elle voyait maman et lui racontait : « Quel âge a-t-il, H… ? Vingt et un ans ? Très bien ! Et puis avec ça joli garçon ! Ça ferait joliment l’affaire de votre fille. » Mais il n’y a pas de danger que je l’épouse.

(Heu ! je n’en suis pas bien sûr, moi.)

« Ah ! si tu l’avais vu, l’autre jour, aux régates : il avait un pantalon en tartan écossais tout serré