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ment l’un des deux que je serai obligé de laisser de côté, et je crois bien que ce sera l’Océan.

À moins cependant qu’on ne me lance dans le « Higguelifle », auquel cas je ne verrais aucun des deux, et où je m’ennuierais à mourir.

Étant là avec un tas de petits freluquets que je ne connais pas et de grandes jeunes filles qui me feront rentrer sous terre, je ferai des impairs, je serai mal à l’aise, je serai timide, je bégaierai, enfin je serai gauche au possible.

Mais cela ne sera pas ; j’espère bien qu’on nous laissera un peu plus de liberté et de solitude.

Avec ce que T… m’a dit des habitudes des plages et la confiance que ma tante a en moi, j’espère bien que je pourrai être souvent seul avec T… Et, quand on a seize ans, c’est agréable d’être souvent seul avec une jeune fille de dix-neuf ans quand cette jeune fille est votre cousine, et surtout quand elle-est un peu… un peu ça, enfin.

Et ma cousine T…, l’est joliment, sans qu’il en paraisse, et malgré les romans de Mme de Ségur dont se composent ses lectures.


Mercredi, 27 juillet.

Seigneur ! préservez-moi de la tentation !

J’ai été tenté aujourd’hui. Si je parlais comme un livre de messe, je dirais que c’est par l’esprit du mal, mais, comme je ne suis pas Mgr ***, je