Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

conversation un peu sérieuse. Elle n’est pas…

Ah ! qu’importe ! Elle est femme ! et très femme même, et c’est cela qui m’attire, moi qui suis sevré de la gent féminine dix mois de l’année et qui ne vois pas un chat pendant les deux mois de vacances.

On n’a pas seize ans pour rien, que diable ! Et quand, après dix mois passés au milieu d’un tas de petits idiots de collégiens, on se trouve sur le point de passer quinze jours avec une belle cousine, bien développée, et quelque peu… comme ça !… on a bien le droit d’en être heureux et de le dire, mille pétards !


Mardi, 19 juillet 1887.

J’ai fait connaissance aujourd’hui avec le bistouri. C’était la première fois de ma vie. Je n’avais jusqu’à présent eu d’autres opérations que celles de mes dents.

Du reste l’opération d’aujourd’hui n’a eu rien de grave ni de douloureux : un clou à percer. Je ne l’ai pas senti. Mais cela ne fait rien, c’est un commencement. J’avais une jolie venette en allant chez Landouzy.

Deux examens de fin d’année aujourd’hui : 16 en histoire, où l’on m’a interrogé sur la Pragmatique Sanction, le Concordat et les Médicis, et 10 en mathématiques, où je n’ai pas ouvert la