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personnages ; ce sont des gens qu’on connaît, qu’on voit, qu’on sent, qui ne posent pas pour la vertu ni pour la sainte nitoucherie, mais que j’aime fichtrement mieux que ceux de Bernardin.

Elle est à croquer, cette petite Chiffon ! Et le bon Coco ! Ah ! je n’en finirais point.

De la Princesse Oghéroff, je n’en dirai qu’un mot, c’est que c’est banal et ordinaire. Pas mauvais, oh non ! mais pas bon non plus.

Ah ! voilà que j’oublie le plus important. Je m’étends six pages à faire du mauvais journalisme, et j’oublie que mes vœux d’avant-hier vont se réaliser : je pars pour le Tréport le 1er août, avec mon oncle, ma tante… et T… Je vais rester quinze jours avec elle du matin jusqu’au soir. Je vivrai de sa vie. Je causerai avec elle quand je voudrai, et j’irai faire de petites promenades sur la plage, le soir, seul avec elle.

Et moi qui pestais contre mon mauvais sort !

Oh ! ce n’est pas que ce soit une perfection dans aucun sens que ma cousine T… Pour jolie, elle ne l’est pas[1]. Son intelligence et son esprit, tout en étant très développés et bien au-dessus des miens, ne sont pas encore pour cela bien remarquables. Elle est incapable de soutenir une

  1. J’ai eu tort d’écrire cela. T… est très gentille de figure et très spirituelle. 31 juillet.
    Et moi-même, je ne suis pas si bête que je le dis, après tout. 23 décembre.