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paru il y a huit jours, précédé d’une réclame de France dans le Temps et suivi d’un dithyrambe de Maurice Barrès dans le Figaro. Pour Barrès, c’est le poète et le Poème Insensé ! Je donnerais tous les Moréas de la terre et tous leurs Pèlerins pour dix vers du Fol Automne ou pour le Sonnet à l’étrangère « Étrangère ! fatale enfant ! espoir des fées ! »[1].

Il ne reste pas ce qu’il était. De jour en jour, il se perfectionne ; d’heure en heure il grandit. Voici un nouveau Régnier qui naît ; plus vague, plus brumeux, plus triste, comparable aux poètes anglais modernes, mais combien personnel cependant. Il a récité chez Heredia, il y a quinze jours, au premier samedi où il m’a conduit, des vers étonnants. D’abord, un sonnet sur un tombeau devant une forêt ; puis des vers polymorphes : « C’est l’espoir ». Heredia exultait d’enthousiasme. Enfin, dans la Wallonie de novembre, parue en retard ce mois-ci, il a inséré des vers merveilleux.

Quelle joie d’être le contemporain d’un tel homme. Je crois que je me consolerais de ne rien écrire à la pensée que je pourrai lire ses œuvres.


théorie du sonnet

Définition. — Le sonnet est un poème de 14 vers divisé en deux, ou trois strophes.

  1. Comment ai-je pu écrire cela de Moréas ? et de Régnier ?