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Rêves

Il y a cinq mois, quand nous faisions l’histoire de Mazarin, j’ai rêvé que j’étais page et secrétaire du cardinal. Pourquoi ?

Il y a cinq jours, j’ai rêvé que je voyais Diane de Poitiers, au lit, couchée et endormie. Elle était si merveilleusement rose et fraîche et vraiment belle, — l’impression a été si forte, — que je m’en suis réveillé.

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Mardi, 13 mars 88, 5 h. 1/2.

Je sors de chez Landouzy, qui m’a ouvert d’un coup de bistouri mon quatorzième clou, le plus gros que j’aie jamais eu : presque un abcès. On a beau dire, ça ne fait pas de mal et on n’a aucun mérite à être courageux. Celui-là était énorme (7c/5c derrière le cou), il était très sensible ; eh bien, j’aime mieux me faire ouvrir dix machines comme ça que de me faire plomber une dent.

Landouzy a vraiment une tête extraordinaire. Quelle largeur de front ! Ce sera un grand homme plus tard.

Autre rêve, cette nuit : j’étais en wagon, seul avec Maria Legault. Pourquoi Legault plutôt que Brandès ou T…, c’est ce que je n’ai jamais pu savoir. J’étais donc seul avec elle, et… ah non ! je