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mandées aussitôt et le lendemain j’avais Homère, Eschyle et Sophocle. J’ai commencé par Prométhée, qui m’a tout à fait emballé. Et c’est une traduction ! Oh ! Si je pouvais lire cela dans le texte !

Pour Homère, ç’a été une révélation. Jusqu’à présent j’avais horreur de l’Iliade. Je ne comprenais même pas comment des gens intelligents pouvaient goûter de pareilles niaiseries, et je bondissais quand on me comparait cela aux vers admirables de Virgile.

Et cela parce que je ne suis pas assez fort pour goûter le texte et que ma traduction de Bitaubé est insensée.

Celle de Leconte de Lisle est idéale. Quelle pureté ! quelle limpidité ! Comme ces mots sonnent clairement ! On se croirait sous le ciel de la Grèce. L’épisode de Nausikaa m’a ravi.

Jusqu’à présent, j’ai lu Prométhée, Agamemnon les Choéphores, le chant de Circé, le chant de Nausikaa et de nombreux fragments.

J’ai lu hier avec Georges des fragments d’Iphigénie et de Faust. Oh ! ce Gœthe !


Du Lieber Gott ! was so ein Mann
Nicht alles, alles denken kann !
Beschämt nur steh’ich vor ihm da,
Und sag zu allen Sachen ja.
Bin doch ein arm, unwissend Kind
Begreife nicht waser an mir find.