Ah ! brise donc ton chapelet !
Viens avec moi dans la forêt…
Laisse-moi couper ton lacet.
Éclate
De rire si cela te plaît ;
Laisse-moi froisser ton corset
Et chiffonner dans son filet
Ta natte.
Ah ! jouissons de notre jeunesse !
Dénoue au vent ta folle tresse
Embrassons-nous, ô ma maîtresse,
Veux-tu ?
Laisse-moi te toucher sans cesse,
Oh ! permets que je te caresse
Et que sur mon sein je te presse
À nu.
Oh ! pardon ! Que viens-je de dire ?
Oh ! mon Dieu ! J’étais en délire,
Quoi ! tu t’en vas, tu te retires,
Oh ! non !
Tu resteras, dis !… Ton sourire,
Je le verrai toujours luire.
Oh ! tu ne vas pas me maudire ?…
Pardon !
Soyons chastes et reste pure.
Que sur ton sein blanc ta guipure
Monte très haut sans échancrure ;
Permets
Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/171
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