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autres se réunirent chez moi, et avec leur collaboration j’écrivis à Cerny la lettre la plus extravagante qui soit sortie du cerveau d’un fou comme moi. Je ne sais plus ce qu’il y avait dedans. Je me rappelle seulement que je parlais de ses petits pieds roses et… d’un tas d’autres choses. (J’ai été plus convenable avec Sarah.)

Enfin, je signe mes initiales, et je pars avec Glatron. Nous voilà devant l’administration de l’Odéon. Je vais déposer la lettre, j’ai la main sur le bouton de la porte. Tout à coup, Glatron, me tirant par le bras :

« Oh !… Cerny… et sa mère !… »

Elles causaient sous les galeries, à deux pas de nous.

Tableau !


Vendredi, 3 février.

Le dimanche, 22 janvier 1888, Georges m’a donné l’autographe de Victor Hugo que je copie ci-dessous :

« H. H. 8 février 1840.
« Cher monsieur Haddigham,

« Vous avez écrit là des pages charmantes. Il est bon d’avoir des ennemis, mais il est bien bon aussi d’avoir des amis. Les amis prouvent la même chose que les ennemis, c’est qu’on va au but. Je sens en vous lisant que vous me comprenez. Être