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que je vous tends la main… Ayez la charité de ne pas m’accompagner. »


Elle descendit le chemin tournant, suivit une allée au hasard… Sa tête se penchait alternativement sur une épaule et sur l’autre comme un poids trop lourd à porter. Elle passa lentement derrière un bouquet de lilas verts, reparut, franchit un pont, diminua dans le lointain. Sa robe grise se confondait presque avec la pâle brume qui azure Paris à toutes les heures du jour, mais Aimery ne voyait qu’elle au milieu des passants et des arbres. Quand elle disparut, ses yeux se fermèrent.

Alors il dressa les deux poings, agita ses cheveux, marcha en frappant la terre :

« Je suis fou d’elle ! se dit-il. Elle partira ! »