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pas de l’avoir lu pour savoir « tout ce qu’il faut mettre dans sa malle ». À qui se confier, Seigneur Dieu, si on ne peut plus se confier à l’Almanach Hachette ! (Cette phrase fut énoncée par H…).

Je proteste. Par vous !


Si vous voulez. Mais je ne m’en vante pas.

Une certaine émotion avant le départ. Bon ! J’ai oublié mon Joanne ! Je cours à l’étalage de la marchande de gare et j’en achète un autre. À peine suis-je remonté dans le wagon que je retrouve le premier. Surprise plutôt désagréable.

Départ. Pour commencer l’ère des économies, nous prenons un coupé jusqu’à Bordeaux et nous y restons seuls toute la nuit. Je déballe mon sac de nuit et nous en regardons les curiosités quelque temps.

Puis H… s’étend et ronfle. Moi je peste d’abord contre une insomnie, mais le Morphée spécial aux coupés de P. 0. finit par se manifester à peu près.


Lundi 7.

Réveil un peu avant Coutras, vers 6 heures du matin. Nuit noire. Froid également noir. H… profère quelques frissonnements vocaux. Je me tapis dans ma couverture.

À Bordeaux, je descends, H… aussi et nous inté-