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veux odorants, tout mon corps dans tes embrassements et ma langue dans mon baiser. Ce n’est donc pas assez tout cela ? Alors ce n’est pas moi que tu aimes, mais seulement ce que je te refuse ? Toutes les femmes peuvent le donner, pourquoi me le demandes-tu, à moi qui résiste ? Est-ce parce que tu me sais vierge ? Il y en a d’autres, même à Séville. Je te le jure, Mateo, j’en connais. Alma mia ! sangre mia ! aime-moi comme je veux être aimée, peu à peu, et prends patience. Tu sais que je suis à toi, et que je me garde pour toi seul. Que veux-tu de plus, mon cœur ? »

Il fut convenu que nous nous verrions chez elle ou chez moi, et que tout serait fait selon sa volonté. En échange d’une promesse de ma part, elle consentit à ne plus remettre son affreuse cuirasse de toile : mais ce fut tout ce que j’obtins d’elle : et encore la première nuit où elle ne la porta point, il me sembla que ma torture en était encore avivée.

Voici donc le degré de servitude où cette enfant m’avait amené. (Je passe sur les perpétuelles demandes d’argent qui interrompaient sa conversation et auxquelles je cédais toujours ; — même en laissant cela de côté, la nature de nos relations est d’un intérêt particulier). Je tenais donc chaque nuit dans mes bras le corps nu d’une fille de quinze ans, sans doute élevée chez les sœurs, mais d’une condition et d’une qualité d’âme qui excluaient toute idée de vertu corporelle — et cette fille,