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— Tu seras satisfait. Voici Naucratès.

— Qui est-ce, Naucratès ?

— C’est un philosophe.

— Et qu’enseigne-t-il ?

— Qu’il faut se taire.

— Par Zeus, voilà une doctrine qui ne demande pas un grand génie et ce philosophe-là ne me plaît point.

— Voici Phrasilas.

— Qui est-ce, Phrasilas ?

— C’est un sot.

— Alors, que ne le laisses-tu passer ?

— C’est que d’autres le tiennent pour éminent.

— Et que dit-il ?

— Il dit tout avec un sourire, ce qui lui permet de faire entendre ses erreurs pour volontaires et ses banalités pour fines. Il y a tout avantage. Le monde s’y est laissé tromper.

— Ceci est trop fort pour moi, et je ne te comprends pas bien. D’ailleurs le visage de ce Phrasilas est marqué d’hypocrisie.

— Voici Philodème.

— Le stratège ?

— Non. Un poète latin, qui écrit en grec.

— Petite, c’est un ennemi. Je ne veux pas l’avoir vu. »

Ici, toute la foule fit un mouvement, et un murmure de voix prononça le même nom.

« Démétrios… Démétrios… »