Écoute, écoute, Bien-Aimé ! S’il ne te faut que cela pour consoler ton orgueil, je suis prête à donner, pour t’avoir, plus encore que je ne t’ai demandé. Quelque sacrifice que je te fasse, après notre réunion je ne me plaindrai pas de la vie. »
Démétrios la regarda curieusement ; et comme elle, l’avant-veille, sur la jetée, il lui dit :
« Quel serment fais-tu ?
— Par l’Aphrodite, aussi.
— Tu ne crois pas à l’Aphrodite. Jure par Iahveh Çabaoth. »
La Galiléenne pâlit.
« On ne jure pas par Iahveh.
— Tu refuses ?
— C’est un serment terrible.
— C’est celui qu’il me faut. »
Elle hésita quelque temps ; puis dit à voix basse :
« J’en fais le serment par Iahveh. Que demandes-tu de moi, Démétrios ?
Le jeune homme se tut.
« Parle, Bien-Aimé ! dit Chrysis. Dis-moi vite. J’ai peur.
— Oh ! c’est peu de chose.
— Mais quoi encore ?
— Je ne veux pas te demander de me donner à ton tour trois cadeaux, fussent-ils aussi simples