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ne te demande plus rien. Agis de même à ton tour et quittons-nous. J’admire que tu ne comprennes point une situation dont la simplicité est si éclatante.

— Mais garde-les, tes cadeaux ! Est-ce que j’y pense ! Est-ce que je te les demande, tes cadeaux ? Qu’est-ce que tu veux que j’en fasse ? C’est toi que je veux, toi seul…

— Oui, je le sais. Mais encore une fois, je ne veux plus, de mon côté ; et comme, pour qu’il y ait rendez-vous, il est indispensable d’obtenir à la fois le consentement des deux amants, notre union risque fort de ne pas se réaliser si je persiste dans ma manière de voir. C’est ce que j’essaye de te faire entendre avec toute la clarté de parole dont je suis susceptible. Je vois qu’elle est insuffisante ; mais comme il ne m’appartient pas de la rendre plus parfaite, je te prie de vouloir bien accepter de bonne grâce le fait accompli, sans pénétrer ce qu’il a pour toi d’obscur, puisque tu n’admets pas qu’il soit vraisemblable. Je désirerais vivement clore cet entretien, qui ne peut avoir aucun résultat et qui m’entraînerait peut-être à des phrases désobligeantes.

— On t’a parlé de moi !

— Non.

— Oh ! je le devine ! On t’a parlé de moi, ne dis pas non ! On t’a dit du mal de moi ! J’ai des ennemies terribles, Démétrios ! Il ne faut pas les