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bruissait, sifflait, chantait dans le jardin. On entendait des voix de femmes qui parlaient et riaient au pied des murs. L’agitation du matin surgissait de la terre éveillée. Démétrios n’avait en lui que des sentiments bienheureux.

Le soleil était déjà haut et l’ombre du toit s’était déplacée quand il entendit un bruit confus de pas légers fouler les marches extérieures.

C’était sans doute un sacrifice qu’on allait offrir à la déesse, une procession de jeunes femmes qui venaient accomplir des vœux ou en prononcer devant la statue, pour le premier jour des Aphrodisies.

Démétrios voulut fuir.

Le piédestal sacré s’ouvrait par derrière, d’une façon que les prêtres seuls et le sculpteur connaissaient. C’était là que se tenait l’hiérophante pour dicter à une jeune fille dont la voix était claire et haute les discours miraculeux qui venaient de la statue le troisième jour de la fête. Par là on pouvait gagner les jardins. Démétrios y pénétra, et s’arrêta devant les ouvertures bordées de bronze, qui perçaient la pierre profonde.


Les deux portes d’or s’ouvrirent lourdement. Puis la procession entra.