Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 4.djvu/128

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



IV

CLAIR DE LUNE


Pourtant, cette femme lui aurait donné son peigne et même sa chevelure aussi par amour.

S’il ne le demanda pas, ce fut par scrupule : Chrysis avait très nettement exigé un crime et non pas tel bijou ancien, piqué dans les cheveux d’une jeune femme. Il devait tuer. Il tua.


Il aurait pu considérer encore que les serments qu’on fait aux femmes pendant les accès amoureux peuvent s’oublier dans l’intervalle sans grand dommage pour la valeur morale de l’amant qui les a jurés, et que si jamais cet oubli involontaire devait se couvrir d’une excuse, c’était bien dans la circonstance où la vie d’une autre femme assurément innocente se trouvait dans la balance.