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— Mais qui est-ce, cette Chrysis ?

— C’est ma grande amie.

— Je m’en doute bien. Ce n’est pas cela que je te demande. Quelle Chrysis ? Il y en a beaucoup.

« La mienne, c’est la plus belle. Chrysis de Galilée.

— Tu la connais ! tu la connais ! Mais parle-moi donc ! D’où vient-elle ? où demeure-belle ? qui est son amant ? dis-moi tout ! »

Il s’assit sur le lit de repos et prit la petite sur ses genoux.

« Tu es donc amoureux ? dit-elle.

— Peu t’importe. Raconte-moi ce que tu sais, je suis pressé de tout apprendre.

— Oh ! je ne sais rien du tout. C’est court. Elle est venue deux fois chez moi et tu penses que je ne lui ai pas demandé de renseignements sur sa famille. J’étais trop heureuse de l’avoir et je n’ai pas perdu le temps en conversations.

— Comment est-elle faite ?

— Elle est faite comme une jolie fille, que veux-tu que je te dise ? Faut-il que je te nomme toutes les parties de son corps en ajoutant que tout est beau ? Et puis, c’est une femme, celle-là ; une vraie femme… Quand je pense à elle, j’ai tout de suite envie de quelqu’un. »

Et elle prit Démétrios par le cou.

« Tu ne sais rien, reprit-il, rien sur elle ?

— Je sais… je sais qu’elle vient de Galilée,