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On n’y voyait presque plus.

Une invisible Artémis chassait sous le croissant penché, derrière les branches noires qui pullulaient d’étoiles. Les quatre Corinthiennes restaient couchées dans l’herbe près des trois jeunes hommes ; et l’on ne savait plus très bien si la dernière oserait parler après les autres tant l’heure était au silence.

Les contes ne doivent être dits qu’en plein jour. Dès que l’ombre est entrée quelque part, On n’écoute plus les voix fabuleuses parce que l’esprit fugitif se fixe et se parle à lui-même avec ravissement.

Chacune des femmes, étendues avait déjà un compagnon secret dont elle créait le charme à l’image réelle de son désir enfantin. Pourtant, elles ouvrirent toutes les yeux dans l’obscurité quand le grave Mélandryon dit ces premières paroles :