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LE BAISER SUR LA JOUE


Laisse-moi, comme un peu ton frère, te baiser
Sur la joue, ô Savante implacable et moqueuse.
Cache ton sexe avec tes mains de Belliqueuse
Et que veuillent tes seins d’orage s’apaiser.

Ma lèvre, voyageuse de ta chair, se lasse
D’errer sur toi durant les heures… Il est temps
Que je m’endorme et rêve entre tes bras contents
Dont la nonchalance à ma nudité s’enlace.

Laisse en toute pitié que pose ton amant
Sa bouche sur ta joue imprévue, en dormant
Fraternel et gisant contre toi sans un geste.

Et ces lèvres seront si franches, que sur nous
S’attendrira comme un obscur parfum d’inceste,
Et que, honteuse, tu fermeras tes genoux.

Et que, honteuse, tu fermeras25 février 1891.