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Ah ! vraiment, je le crie encor

Ah ! vraiment, je le crie encor,
Je le crierai au son du cor :
Ah ! que je voudrais une plume !
Un crayon qui casse ! un fusain !
Tout qui puisse faire un dessin !
Tout par quoi mon cœur se rallume !

J’ai tant aimé le corps humain !
Le torse, la tête et la main…
J’ai tant aimé le tour du ventre,
Que si je pense à la Beauté,
Je sais lui trouver un côté,
Je ne puis lui trouver un centre.

Que sont devenus les dessins
Inestimables de vos seins,
Infortunés petits modèles ?
Tout a flambé ! Tout a péri !
Le Paradis et la Houri,
Les cœurs des Olympiens et d’Elle !

Les cœurs des Olympi22 mars 1924.