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ÉVENTAIL


En ce miroir d’eaux et d’argent,
Sous l’éclat d’un rêve lunaire,
L’ombre des roseaux s’allongeant
Au gré du doux vent nocturne erre.

Le peintre des fleurs de roseaux
Eut l’impuissance ou l’incurie
D’oublier le vent sur les eaux
Et l’odeur de l’onde fleurie.

Mais vous qui tiendrez l’éventail.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


*

Depuis bien longtemps pour moi, depuis quinze ans, avec un seul intervalle (printemps de 1914) je ne crains plus la mort. Je ne crains que la vie.


Si je me suis mal fait comprendre, et t’ai peiné,

C’est que je redescends l’existence gravie
Et que, depuis la fin du siècle où je suis né,
Je ne crains plus la mort. Je ne crains que la vie.