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Et le sonnet d’Ozymandias ! un pauvre petit rythme qui fait « tutu … tutu … » ; des rimes qui ne trouvent jamais leur quatrième ; un petit « far away » au départ du train, comme un mouchoir. Là dessus la pièce est terminée, à moins qu’une dame ne s’écrie : « Delightful ! »

Compare à cela les sonnets de mon Keats. Celui qui se termine par l’étonnant                          … spirits flee
ou le suivant qui l’imite      … spirits fly
ou la seconde strophe de Vode to a grecian urn, — ou tant d’autres vers qui ne mourront jamais parce que leur rythme est « branché » au courant qui le fait vivre :


But where the dead leaf fell, there did it rest.
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To feel for ever its soft fall and swell. [A breast
Entends la respiration des quatre F du V et du SW
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The murmurous haunt of flies on summer eves.