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être vivant n’est à la taille de cela, ni aucun être fabuleux, ou alors il faudrait le faire grandir sous les yeux du lecteur (comme Pan à la fin du Satyre) : effet qui vient de bâtir le cirque lui-même.

Alors il y fait entrer brusquement :

1° Ce que nous connaissons de plus formidable : l’Orage.


Et malheur au nuage errant qui se hasarde…
Sitôt qu’il y pénètre il ne peut plus sortir.
Il a beau reculer, trembler, se repentir,
Le tourbillon le tient. C’est fini. Le nuage
Lutte et bat le courant comme un homme qui rage ;
Il roule. Il est saisi ! Vois, entends le gronder.
Il fait de vains efforts, il cherche à s’évader ;
On dirait que le gouffre implacable le raille,
Il monte ; il redescend le long de la muraille,
Fauve, il quête une issue, un soupirail, un trou,
Étreint par la rafale, égaré, fuyant, fou,
Il vomit ses grêlons, crache sa pluie et crible
D’aveugles coups d’éclair l’escarpement… etc. etc.
.........................
...........et le pâtre éveillé,
Pâle, écoute parmi les sapins centenaires
Rugir toute la nuit cette fosse aux tonnerres.