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Détruisant les erreurs et punissant les crimes,
J’ai soutenu l’honneur de tes saintes maximes,
J’ai remis autrefois en dépit des tyrans
Dans leur trône sacré tes pontifes errants.

Et faisant triompher d’une égale vaillance
Ou la France dans Rome ou Rome dans la France,
J’ai conservé tes droits et maintenu ta loi.
Et tu prends aujourd’hui les armes — contre Moi !


C’est formidable. Cette France géante qui prend les papes comme des marionnettes… Et quelle voix ! Quel langage ! Toute la pièce est du même ton. Elle est imprimée dans deux recueils du temps. L’un la signe Corneille et l’autre Fléchier. À l’unanimité, l’intelligente Sorbonne opine pour Fléchier. Et personne n’a lu ça.

Et du même verbe formidable Rome répond. Cette seconde pièce, jamais on ne l’a attribuée à personne. Jamais on ne l’a lue. Elle n’est pas signée (!), je l’ai découverte la nuit dernière. En voici quelques lignes. Mes yeux se fatiguent. Sinon, je vous copierais tout :


ROME

Je n’ai pour mes confins que les bornes du monde.
Si je fus autrefois Rei—ne de l’Univers
Et si la ter—re fut escla—ve sous mes fers,


(Quel rythme souverain !)