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puberté triomphante de la poitrine, le poète admire.

Une croupe faite pour se poser sur un coussin.

Il est fier de son amie, parce que :

Sa croupe ressemble à une dune de sable et la naissance de ses cuisses est grassement plissée.

Ces poésies s’adressent, il est vrai, à des amoureuses de douze à quinze ans, mais qui sont, comme on le voit, des fillettes assez dodues.


Enfin, s’il faut aller jusqu’où les écrivains orientaux achèvent leurs descriptions, un court fragment pourra suffire à compléter ce tableau sommaire :

Si tu la touches, tu prends à pleine main un sexe solide et saillant qui remplit presque toute la paume[1].

Parfois le poète est plus concis, et au lieu de décrire une à une les beautés de sa maîtresse, il la peint en une seule phrase, mais avec quelle intense et profonde poésie :

Je charme les jours de pluie (bien que la pluie à elle seule me soit agréable), sous une tente soutenue par des

  1. Ce caractère de beauté se trouve déjà noté chez les poètes grecs qui avaient subi l’influence orientale (Anthol. palatine, V. 60) et, pour la même raison, chez les auteurs de nos fabliaux du xiie et du xiiie siècle.