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dans l’éclair de la surprise nous n’entreprendrons pas de juger ceux qui sont restés cachés. Les poètes seuls sauront nous peindre ce qu’ils ont pu seuls voir et chérir[1].

La première des beautés qui les attirent est la chevelure qu’ils décrivent somptueusement.

Les tresses de ses longs cheveux descendent jusqu’à sa taille et ressemblent à des grappes noires.

Ou bien :

Dans les boucles de ses cheveux, le peigne disparaît. Elle laisse tomber ses cheveux, ils roulent dans la poussière.

Le Khalife Yâzid dit mieux encore :

Est-ce la nuit qui tombe, ou vos cheveux lisses et noirs ?

Le visage est souvent représenté comme une apparition au milieu des cheveux ou des voiles. Voici un vers magnifique de Tharafa :

Son visage est enveloppé par le manteau du soleil.

  1. La plupart des citations qui suivent sont prises dans : Tharafas éditions Seligsohn, 1901. — Nabiga Dhobyani, édition Derenbourg, 1869. — The Seven Poems (Moallakât), édition Johnson, 1894. — Anthologie de l’amour arabe, par F. de Martino et Abe-el-Khalek Saroit Bey, 1902. — Anthologie arabe de Humbert, 1819. — Anthologie arabe de Grangeret de Lagrange, 1828, etc. — Hartmann, Ueber die Ideale weiblicher Schönheit bei den Morgenlandern,1798.