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LES CHERCHEURS DE TRÉSORS


À deux lieues de Séville, une vaste colline verte recouvre de sa terre et de ses prairies les ruines d’Italica, ville considérable. C’est de là que partirent jadis Trajan, puis Hadrien, tous deux nés dans ces murs d’une province lointaine, et qui devaient posséder le monde.

Il y a quelque temps, comme j’étais là-bas, un laboureur de la colline verte ébrécha le soc de sa petite charrue contre une pierre trop lourde pour être soulevée. Le soir il revint avec deux amis, bêcha tout autour de l’obstacle, déterra la pierre pesante, qui se trouva être taillée de main d’homme, parfaitement rectangulaire et propre à servir de table. Il la fit transporter chez lui.

En la nettoyant, il découvrit que sa face la plus lisse portait une inscription : il allait donc être obligé de la faire polir par un maçon avant de la monter sur pattes : et cela n’irait pas sans