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d’abord. Le Parlement et la Cour des Aides furent servis avant les bonnets pointus. Pourtant, malgré cette franchise dans l’attaque et les alliances l’auteur inimitable qui se découvrait ne parvint pas d’abord à se faire connaître.

Les médecins qui citaient Euripide et Pindare à l’appui de leurs diagnostics n’imaginaient pas la médecine comme un art plus facile à feindre que l’art d’écrire. Le diable citait Avicenne : ils le prirent pour un médecin. Et aussitôt, ils le nommèrent sans plus d’hésitation que s’il se fût agi de nommer une maladie. Treize jours, l’accusé protesta de son innocence. Il n’empêcha point Thomas Diafoirus d’écrire le 2 janvier 1644 à la Faculté de Paris que l’auteur de l’Apologie était le confrère indigne.


SIMPLE MÉTHODE POUR DÉCOUVRIR TOUTE L’HISTOIRE
DE « POLYEUCTE ».

I. — Faire table rase de tout les commentaires, personnels ou traditionnels.

II. — Lire Corneille avec l’assurance que la critique n’a jamais lu Corneille.

III. — Comprendre que Pierre Corneille écrit pour crier le drame de sa vie et ne s’intéresse pas à l’histoire ancienne.

IV. — Dès le titre Polyeucte, comprendre qu’il ne s’agit pas d’une tragédie pieuse, mais d’un symbole spirituel (cf. Parsifal). Autrement le choix d’un tel martyr serait une extravagance.