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UN DOCUMENT SUR LE DUC DE LA

VALLIÈRE BIBLIOPHILE


« Ce que je recherche avec le plus grand empressement, c’est, comme je vous l’ai déjà mandé, les poësies en caractères gothiques, les mistères, moralités, etc., et les manuscrits sur vélin et en vers. J’espère que vous m’en découvrirez quelques-uns. »

Ainsi écrivait le duc de la Vallière en mai 1757, soixante-dix ans avant le romantisme, car il faut bien avouer que souvent la bibliophilie a devancé de beaucoup la mode littéraire. On serait même injuste de ne pas conclure qu’en la précédant elle l’a dirigée. Les collectionneurs commencent par découvrir les anciens textes, les recueillent et les sauvent de la destruction. Puis les historiens de la littérature en prennent connaissance et les réimpriment. En troisième lieu viennent les poètes qui lisent les réimpressions et s’en inspirent. Mais il ne faut pas moins de trois quarts de siècle pour que le cycle soit achevé entre la Lettre de la Vallière et Notre-Dame de Paris.

Cette lettre, dont nous reproduisons ici l’original, est adressée au frère de Mercier de Saint-Léger, au chanoine Mercier, du chapitre de Saint-Martin de Nevers. La Vallière avait ainsi des corres-