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inconnu à la Mairie, à la Bibliothèque, à la Société Académique de l’Oise et que le plus ancien architecte beauvaisien ne se rappelait avoir eu aucun confrère du nom de Legrand. — Utile à dire si l’on raconte la fausse hypothèse mystification.


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La jeune fille rencontrée aux Tuileries est fille d’un pair de France (orléaniste ardent). J. f. très romanesque. Elle s’éprend du jeune architecte pour un mot qu’il lui dit à la dérobée, elle lui écrit soixante lettres charmantes et, un an après, devient sa maîtresse, secrètement, mais fidèlement.

C’est elle qui a laissé copier par Legrand le « Journal intime » dont il est question plus haut. Ce journal paraît être[1] un des documents les plus curieux qui nous aient été conservés par les manuscrits de l’architecte. On y trouve de tout ; Mlle de X… passe sa vie à la cour ; elle s’intéresse passionnément aux intrigues politiques, à la chronique scandaleuse de la ville. Inutile de citer des noms : tout Paris y est nommé. Ces mémoires au jour le jour ne pourront pas être publiés in-extenso, d’autant qu’ils contiennent, et presque à chaque page, des confessions personnelles qui passent de loin celles que Goncourt a prêtées à sa jeune héroïne Chérie. Mais on en tirera des mor-

  1. On n’en a déchiffré encore qu’une faible partie.