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myrtion

Tu épouses, ô Pamphilos, la fille de Pheidôn le pilote, et déjà on dit que tu l’as épousée. Tous les serments que tu m’as jurés, et les pleurs, tout cela s’en est allé en fumée. Tu oublies Myrtion maintenant, et cela, ô Pamphilos, quand je suis enceinte, au huitième mois ; voilà donc tout ce que j’aurai tiré de ton amour, ce gros ventre que tu m’as fait, et dans peu de temps il faudra que je nourrisse un enfant… une bien lourde charge pour une courtisane ! Car je n’exposerai pas ce que j’ai enfanté, surtout si c’est un enfant mâle, mais je l’appellerai Pamphilos et je le garderai, moi, comme consolation d’amour, et un jour en te rencontrant il te reprochera d’avoir été sans foi envers sa malheureuse mère !

Du reste, tu n’épouses pas une jolie fille ; je l’ai vue dernièrement aux Thesmophories avec sa mère, sans songer qu’à cause d’elle bientôt je