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signe de tête, mais qu’il avait rougi en baissant les yeux et qu’il ne l’avait plus regardée. Ensuite ils sont entrés dans la ville. Elle les a suivis jusqu’au Dipylon[1], mais comme il ne s’est pas retourné, elle est rentrée sans pouvoir me rien dire de certain. Tu penses dans quel état je suis depuis ce moment-là, ne sachant pas ce qu’on m’a fait de ce petit ! Et je me disais : « Pourtant je ne lui ai pas fait de peine. Est-il aimé d’une autre pour me haïr ainsi ? Est-ce son père qui l’empêche de venir ? » Je retournais tout cela dans ma tête. Et le soir Dromôn[2] est venu m’apporter cette lettre de lui. Prends-la et lis, Chélidonion. Tu sais lire ?

chélidonion

Voyons, donne, l’écriture n’est pas bien belle ; on voit qu’il t’a écrit vite. Il dit :

« Comme je t’aimais, ma Drosê, j’en fais témoins les Dieux ! »

drosis, avec pitié.

Hélas, le malheureux ! il n’a même pas le temps d’écrire : Salut.

  1. Porte qui réunissait le quartier urbain des courtisanes et son faubourg.
  2. Esclave de Clinias.