Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 1.djvu/219

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Thesmophore ?… Laissons cela ; c’est aujourd’hui les Alôa[1] ; qu’est-ce qu’il t’a donné pour la fête ?

mousarion

Il n’a rien à lui, petite maman.

la mère

Il est le seul qui ne sache rien tirer de son père en lui envoyant un esclave menteur, ni de sa mère en la menaçant, si cela ne prend pas, de s’engager dans l’infanterie de marine. Il reste assis chez nous, il nous ennuie et non seulement il ne donne rien, mais il ne te laisse rien recevoir de ceux qui donnent. Et toi, crois-tu, Mousarion, que tu auras toujours dix-huit ans, que Chairéas aura toujours les mêmes sentiments pour toi quand il sera riche et que sa mère lui aura trouvé un mariage d’argent ? Est-ce qu’il se souviendra encore des larmes et des baisers et des serments, devant une dot de cinq talents, crois-tu ça ?

mousarion

Il s’en souviendra, lui. La preuve, c’est qu’il ne s’est pas marié. On l’a pressé, on l’a presque forcé, il a refusé.

  1. Fête de Déméter.